Les compositeurs et les oeuvres
Les compositeurs
Faute d’avoir pu entendre une part significative de l’ Opéra Napolitain, beaucoup d’auteurs, admirateurs du 17ème, attribuent à Provençale ou à Alessandro Scarlatti surtout, l’invention de cette nouvelle manière. Il n’en est rien. Ces derniers ne pratiquent pas l’aria chantant, mélodique, dégagé de l’orchestre et théâtralisé qui sera la marque du 18ème napolitain. Vinci puis Leo sont les deux seuls créateurs de l’Opéra Buffa. Il faut avoir écouté Diana Amante de Leo, présenté en 1717 à Naples, pour prendre conscience de la révolution qui vient de s’ accomplir avec ce merveilleux Opéra. Tout y est. Les chants d’amour de Diane, l’Artémis romaine, déesse vierge de la faune sauvage, de la chasse et de la lune, pour le berger Endymion, sont inoubliables. Elle le visite la nuit, dans ses rêves, alors qu’il est endormi. Il s’endormira pour toujours. Il n’existe rien de plus délicat que leurs déclarations d’amour. La vocalité napolitaine, axée sur le travail de la voix, traitée comme un violon, éclate dans cet Opéra. Leo vient d’inventer une nouvelle manière de chanter et de mettre en musique un fantasme délicieux.
Da Ponte s’amusera plus tard avec ce thème de la Déesse vierge, brusquement amoureuse et qui succombe à la tentation bien qu’elle soit vouée à la chasteté. Pergolèse n’écrira sa Servante Maîtresse, qui n’est qu’un intermède d’une demi-heure, qu’ en 1733, 16 ans après. Comme Mozart, Leo, enfant de la Puglia formé au conservatoire de la Piéta de’ Turchini, suggère par la musique bien plus que par les mots. Il emmène au ciel ! Il formera toute une école et notamment Piccinni, alors que Pergolèse, excessivement loué après sa mort subite à 26 ans, n’aura pas de postérité musicale. En tout état de cause, le génie de Leo est très supérieur. Décidément, tout ce qui est écrit en France dans ce domaine est erroné ! Une trentaine de compositeurs ont fait la gloire de cet Opéra. Tous étaient de grands voyageurs , sillonnant sans cesse l’ Europe . Un auteur a pu parler de fièvre circulatoire pour décrire leur activité. A cette époque sans frontières , les villes s’ efforçaient d’ attirer les chanteurs et les compositeurs les plus célèbres . Ces derniers étaient acquis au mouvement des Lumières. Tous ont écrit un grand nombre d’ Opéra et la plupart y consacraient l’ essentiel de leur talent . Les plus grands sont nés dans le sud de l’ Italie . Ils étaient constamment remis en question , car chaque théâtre d’ Opéra exigeait une nouvelle œuvre pour sa saison . Il n’ y avait pas de répertoire et on ne reprenait pas les ouvrages anciens déjà produits, sauf les chef-d’oeuvres . Il fallait donc sans cesse créer. Mais, par contre , un nouveau titre pouvait être joué 40 ou 50 fois de suite , s’ il plaisait , sur la même scène. Les salles étaient très nombreuses. Venise a possédé plus de trente scènes. Les salles d’Opéra les plus prestigieuses étaient la Fenice à Venise , le San Carlo à Naples , le Burgthéater à Vienne, la Scala à Milan et Covent Garden à Londres . Les souverains étaient alors musiciens , jouaient d’ un instrument et composaient , comme Frédéric II ou Joseph II , qui dirigeait aussi l’ orchestre du clavecin comme on faisait alors . Ce dernier , protecteur des arts et passionné de musique , recevait tous les soirs les compositeurs de sa cour . C’ est lui , par exemple , qui a demandé à Da Ponte et à Mozart d’ écrire Cosi Fan Tutte , ouvrage amoral que sa mère , la prude Marie-Thérèse , aurait, à coup sûr, interdit de son vivant . Frédéric II était un joueur de flûte traversière remarquable. Il se produisait en concert, avec un répertoire de 300 concertos et a composé une centaine d’œuvres. Il avait une aversion philosophique pour la musique religieuse. Ainsi finissait ce 18ème Siècle dans toute l’Europe : franc–maçon, épris de liberté et de progrès, libertin. Les souverains , partie du haut clergé , les financiers et la noblesse donnant le ton . Colloredo , prince–archevêque de Salzbourg, adepte déclaré des Lumières , était probablement franc–maçon comme Joseph II, à titre de sympathisant, et par exemple , en France, Philippe d’ Orléans, chef d’ une noblesse en révolte contre la monarchie absolue . Cette noblesse française, dont ont sait à présent qu’elle a déclenché la Révolution. Ce qui donne à l’ Opéra Napolitain toute sa force , outre la beauté unique des voix , c’ est aussi la créativité exceptionnelle des grands compositeurs , ainsi que leur étonnante facilité , due à une technique hors pair . Si Piccinni , Paisiello et Cimarosa avaient consacré leur génie à composer , comme Haydn et Beethoven , des symphonies et des concertos , ils auraient produit d’ autres chefs – d’ œuvre . Il suffit d’ écouter les ouvertures , les parties orchestrées ou les finales de leurs Opéra pour en être convaincu. La manière dont ils utilisent les instruments à vent , en solo , pour accompagner la voix , est divine . Mozart l’a reprise et faite sienne. Répétons que ce qu’ on appelle , fin 18éme , Opéra Buffa , est un combiné de Séria et de Buffa , souvent plus proche du premier que du second. Don Giovanni sera d’ abord baptisé Buffa comme les Noces , puis Dramma Giocoso (drame plaisant) . La production des Napolitains était considérable. Plus de 2000 ou 3000 Opéras, on ne sait pas, dont la plupart ont été perdus car les partitions n’ étaient pas archivées et elles étaient sans cesse modifiées. Les livrets étaient plus importants que la musique. Les Italiens disposaient d’ un quasi-monopole dans toute l’ Europe . Le public réclamait et ne voulait entendre que des œuvres de style italien. Le reste était jugé ennuyeux. On ne vénérait pas alors en art , l’ œuvre à message , comme maintenant. Un ouvrage devait plaire. Seule la France avait fermé ses frontières aux italiens , après deux querelles intellectuelles (la querelle des bouffons , puis la querelle Gluck Piccinni) , en résistant à l’ art italien , qui était préféré par le parti des Lumières et par le peuple , qui l’ avait plébiscité .Pour Charles Burney, les français avaient « une haine universelle de la musique italienne ». Jusqu’ à la Révolution on a obligé les théâtres à traduire en Français les livrets étrangers , l’ Orphée et Eurydice italien de Gluck par exemple , ou à faire rédiger des livrets dans notre langue , que le compositeur devait mettre en musique . Le résultat était rarement heureux. Piccinni n’a réussi en France qu’avec Didon. Gluck a dominé l’ exercice et gagné notre admiration en s’ adaptant beaucoup mieux à la langue française . Après la Révolution , les Italiens se sont imposés mais la demande de traduction a persisté longtemps .
Ecouter l’Opéra Napolitain Malheureusement , il existe peu de disques enegistrés en France , permettant d’ entendre les œuvres . La seule ressource , après visite régulière des grands distributeurs , consiste à se procurer le guide Fayard de l’ Opéra de Rosenthal, très documenté, traduit et enrichi par Roland Mancini et les catalogues de représentants en France des éditeurs italiens Dynamic de Gènes et Bongiovanni de Bologne , qui depuis quelques années diffusent de nouveaux enregistrements , effectués en salle , des meilleurs Opéras du 18ème Siècle , au fur et à mesure qu’ ils sont recréés, souvent avec difficulté , par de petites formations italiennes . Il s’agit de Codaex (01 39 08 01 02) , 42 rue Pierre Curie à Médan , pour Dynamic et de DAM (01 69 79 59 90) , BP 170 , 77198 , à Dammarie - les lys , Cedex , pour Bongiovanni . Les utilisateurs d’ Internet ont la possibilité de prendre directement connaissance des CD disponibles et de passer commande sur des sites offrant de la musique classique en abondance . Il est permis de penser qu’ un intérêt naissant pour l’ Opéra Napolitain , éveillera la curiosité , l’ envie de savoir et poussera les décideurs culturels à produire, enregistrer et diffuser en France . Le risque est faible car les Opéra Buffa , par exemple , sont irrésistibles sur scène , et requièrent peu de chanteurs et peu de musiciens . Le succès est garanti si les producteurs , diffuseurs , la presse et les éditeurs notamment , acceptent de jouer le jeu de la redécouverte , pour l’ amour de l’ Art. Tel est l’ objet de la présente note et de l’ appel qu’ elle contient . Il est possible d’ ajouter que ces Opéra comportent une vive critique de la société et un humour de dérision tout à fait dans l’ air du temps . Le leur et le nôtre, assez curieusement ! Le contact avec le public s’établit immédiatement. On l’ a bien vu quand le Théâtre des Champs - Elysées a mis en scène le Mariage Secret de Cimarosa et Opéra Séria de Gassmann . Dans la salle émerveillée et surprise, ce fut un tonnerre d’applaudissements pendant plus d’ un quart d’ heure .
Cinq grands compositeurs Tommaso Traetta : Cet élève de Porpora et de Durante , les deux professeurs mythiques du Bel Canto , est le véritable auteur de la réforme attribuée à Gluck et Calzabigi , vers plus de naturel dans le chant . Il a fortement influencé Mozart pour ses Opéra Séria. Admirateur de Rameau , son orchestration est forte tout en idéalisant la voix , qui est sublime dans toutes ses œuvres . Idoménée , la Clémence de Titus et la Flûte Enchantée, pour sa part non germanique, sont inspirées de Traetta que Mozart estimait . La Reine de la Nuit sort tout droit d’ Hippolyte et Aricie , par exemple . Traetta est un 2eme Gluck. Il est totalement ignoré en France. Le Serve Rivali est un délice d’ humour et de beauté musicale qu’ on peut entendre à intervalles rapprochés sans se lasser . Les voix sont très agréables. Catherine II aimait Traetta, qu’elle a nommé après Galuppi, compositeur impérial. Niccolo Piccinni : Natif de Bari comme Traetta, élève de Leo et du fameux Durante, sa Cecchina (la buona Figliula) est un choc en 1760. Elle concilie Opéra Séria et Buffa et créée un genre nouveau, en dégageant une forte émotion. Son immense succès pendant plus de 25 ans a impressionné Mozart. L’ œuvre n’ a pas vieilli d’un pouce et sa magie est intacte . Le choix de Piccinni d’ une carrière en France plutôt qu’ à Saint-Pétersbourg ne lui a pas été favorable , malgré ses appuis dans les milieux encyclopédistes, dont celui de Marmontel, écrivain, Secrétaire Perpétuel de l’ Académie et auteur de livrets . Ses Opéras Buffa , l’ Américano et la Finte Gemelle , par exemple, sont pleins de charme et d’ un élan qui lui est propre . Son humour est acéré dans l’ Américano. Il s’ y moque à la fois de Voltaire et de la société moderne . Qualifié de « Prince de l’ Opéra » , lui aussi influencera fortement Mozart et toute son époque . Ses voix de ténor sont incomparables. La Cecchina, la bonne fille, Opéra Séria en réalité, sur un livret de Goldoni, marque à vie celui qui l’écoute. Piccinni a composé plus de cent Opéra. Il tient une grande place dans l’ histoire de l’ Art Lyrique. Il est regrettable qu’il ait été utilisé dans un combat politique et intellectuel bien français, contre Gluck, professeur de Marie-Antoinette depuis Vienne. Gluck était sacré en France après sa version française, étonnante par sa beauté pure, d’ Orphée et Eurydice, dont le livret d’origine était italien. Piccinni ne pouvait que perdre. Giovanni Paisiello: Originaire de Tarente , la ville fondée par les Spartiates et capitale de la Grande Grèce jusqu’ à l’ occupation romaine , Paisiello, formé à l’école des Jésuites, qui ont détecté ses dons exceptionnels, élève de Durante lui aussi, a bénéficié de la plus grande gloire dont un compositeur puisse rêver de son vivant . Son Barbier de Séville , écrit à Saint-Pétersbourg , est très supérieur au Barbier de Rossini , quoiqu’ on en dise. On se lasse vite de ce dernier tant sa musique extravagante , proche du délire, écrase le livret , alors qu’ on peut écouter à l’ infini celle de Paisiello, parfaite , poétique, respectueuse de l’ esprit et du texte , indémodée , toujours représentée , sauf en France. Tout Mozart est inclus dans cet ouvrage créé en 1782 , quatre ans avant la trilogie. Paisiello règne alors sur l’Europe, en même temps que Cimarosa. Rossini dira de lui , plus tard , qu’ il était inégalable dans la mélodie et que pour cette raison , il s’ était résigné à ne pas en composer , d’ où son choix d’ un style rapide , saccadé et orchestré . Napoléon confie à Paisiello la messe du sacre. Il vient à Paris, mais n’ y reste pas. Sa technique de la voix est aussi impressionnante que sa facilité et sa créativité. Ses Opéra Buffa, en dialecte napolitain , démontrent une verve et une truculence inouïes ; Ils sont plus amusants que tous les autres, notamment le Barbier , la Molinara, Socrate Imaginaire , l’ Astrologue , l’ Auberge di Maréchiaro. On y éternue ou tousse en musique. Les onomatopées fusent. Les jeux de mots sont chantés. Les situations invraisemblables et drôles. Quand Rossini compose son Barbier de Séville , 34 ans après celui de Paisiello , son vieux maître a 76 ans , usé après 50 ans de succès. Il vient de perdre sa femme. Paisiello a été un véritable mythe vivant jusqu’ à sa retraite. Rossini est son cadet de 52 ans. La puissance créatrice de Paisiello est impressionnante si on parcourt toute son œuvre, étonnamment complexe. Nul plus que lui ne représente l’exubérance et même la folie explosive napolitaine, probablement d’origine étrusque. Avec lui, la Commedia dell’ Arte est faite Opéra. Le même homme annonce l’Opéra romantique avec Nina et va au-delà de Rossini avec une rare richesse orchestrale. Le second acte de la Molinara est à la fois l’aboutissement de la création lyrique jusqu’à 1788 et l’annonce de l’Opéra Verdien. Cette Molinara, on l’écoute plusieurs fois de suite, en entier, avec un ravissement nouveau à chaque audition. Beethoven l’admirait. Haydn aussi, qui l’a fait représenter pour la soirée exceptionnelle de clôture de sa longue carrière à Esterhaza, au service du Prince. Un choix dépourvu de toute ambiguïté. Paisiello et pas Mozart son ami pourtant, ni Saliéri. Haydn, dont on redécouvre depuis peu les nombreux Opéras. L’Opéra était sa véritable passion ! Charles Burney dans son célèbre journal de voyage en Italie, voyage musical, rédigé en 1771, qualifie la musique de Paisiello de « pleine de fougue et de fantaisie » et ajoute « les ritournelles abondaient en passages neufs et les parties vocales en mélodies simples et élégantes ». Et pourtant, en 1771, Paisiello n’avait encore rien écrit d’important. Il débutait sa carrière. Qu’aurait dit Burney en 1787 ou 1788 après le Barbier et la Molinara accueillis comme des miracles dans toute l’Europe. Domenico Cimarosa: Né prés de Naples, Cimarosa est un autre cas de compositeur ayant connu la gloire de son vivant . Il sera lui aussi Compositeur Impérial à St-Pétersbourg. Sa musique fluide, fine , mélodieuse , est pleine de charme et d’ esprit . A Vienne , son Mariage Secret en 1792 , a fait l’ objet d’ un bis intégral à la demande de l’ Empereur. Incroyable et unique. Il succède à Salieri, comme Maître de Chapelle. Le Mariage Secret a été représenté des centaines de fois dans toute l’ Europe , dont plus de 100 fois de suite à son retour à Naples. Cimarosa utilise des livrets audacieux où on se moque de la bourgeoisie de l’ époque , avide de reconnaissance et ridicule sans le savoir . Le comique de scène, très étudié , permet de comprendre le thème de l’ Opéra et ses principaux moments , sans connaître la langue . Le jeu des interprètes rappelle le mime , qui était devenu par sa perfection , la passion du public romain du Bas-Empire. Nombreux sont les Opéra de ce génial compositeur qu’ on peut écouter avec un plaisir à chaque fois renouvelé . Stendhal le mettait au dessus de Mozart. On pourrait dire plutôt qu’ il est un 2ème Mozart et Paisiello un 3ème , Don Giovanni et la Flûte étant d’ un ordre supérieur , plus qu’ humain dirait Nietzsche. Rossini vénérait Cimarosa. Stendhal écrit : « les jours de bonheur, vous préfèrerez Cimarosa ; dans les moments de tristesse, Mozart aura l’avantage. » Vicente Martin y Soler : Né en Espagne, formé à l’ école napolitaine , il connaît un succès immense à Vienne en 1788 , avec Una Cosa Rara qui éclipse les Noces et Don Giovanni . Tout Vienne chante les airs et les femmes s’ habillent à la Cosa Rara . Sa 2ème œuvre , toujours sur des paroles de Da Ponte , l’ Arbre de Diane , accroît sa notoriété . Catherine l’ appelle et écrit elle-même des livrets qu’ il met en musique , tout comme son collègue Sarti , qui sera le créateur de l’ Opéra russe et formera Cherubini . L’ un et l’ autre sont évoqués par Mozart et Da Ponte dans la scène finale du banquet de Don Giovanni ; marque rare d’ estime, sauf contresens, de Mozart , plutôt rancunier à l’ égard de ses rivaux . Vincente Martin y Soler La tendance moderne à dénigrer Da Ponte en affirmant qu’ il n’ a écrit de bons livrets qu’ avec et grâce à Mozart , qui aurait inspirè et repris ses textes , est une pure invention . Da Ponte a écrit des chefs-d’œuvre , dans le goût italien et il a influencé Mozart . A preuve , le caractère et le succès tout à fait particulier de la trilogie Da Ponte et la banalité de la plupart des livrets d’ autres poètes .Voyez le texte du livret composite, car écrit à plusieurs, de la Flûte. Il est peu digne, même si le thème est exceptionnel, de la musique olympienne de Mozart.
Discographie Voici une sélection d’ Opéra , parmi les meilleurs , disponibles dans les catalogues en principe : Pergolèse : - La Servante Maîtresse, Bongiovanni Leo : - Diana Amante, Bongiovanni Traetta : - Le Serve Rivali, Bongiovanni - Hippolyte et Aricie, Dynamic - Antigone, Decca Piccinni : - La Cecchina , Warner fonit - L’ Américano , Dynamic - La Finte Gemelle, Dynamic - Didon, Dynamic - Le Donne Vendicate, Chandos Paisiello : - Le Barbier de Séville, Arte Nova en 1er (orchestre de Putbus), puis en 2ème, la version plus chantée de Renato Fasano à Brescia; bien après on peut écouter Dynamic (orchestra del theatro lirico di Trieste) et les autres versions - La Molinara, Ricordi mais aussi Archipel ( Caracciolo) . - Nina ou la Pazza Per Amor, Arte Music en 1er - Socrate Imaginaire, Bongiovanni - L’ Auberge di Marechiaro, Bongiovanni - L’Astrologue Imaginaire, Nuevo Arte - Il Re Teodoro in Venezia, Mondo Musica ( version de la La Fenice) - Il Duello Comico, Dynamic - Il Fanatico in Berlina, Kicco classic - Lo Sposo Burlato, Bongiovanni Cimarosa : - Le Mariage Secret, EMI classics - Le Donne Rivali, Bongiovanni - L’Italienne à Londres, Bongiovanni - L’Astuce Féminine, Warner Fonit - Armide Imaginaire, Dynamic - L’ Amor Rende Sagace, Bongiovanni Martin Y Soler : - Una Cosa Rara, Audivis (Jordi Savall), en priorité - Il Tutore Burlato, Bongiovanni - La Capricciosa Corretta, Naïve (Christophe Rousset) Il est conseillé , pour s’ initier à l’ Opéra Napolitain , d’ écouter en premier le merveilleux Barbier de Paisiello et sa Molinara puis les têtes de cette liste d’ auteurs , dans la version indiquée si possible . Certaines interprétations , en effet, dévalorisent l’œuvre par excès d’ orchestration ou incompréhension de l’ esprit de la musique du 18ème Siècle . L’ Opéra Napolitain doit être chanté selon les règles du genre . La manière dont Jordi Savall a fait jouer et chanter une reconstitution d’ Una Cosa Rara de Martin Y Soler , son compatriote italianisé , par une formation espagnole , peut servir de modèle . A l’ inverse , des chefs ou des orchestres prestigieux ont nuit à la beauté des œuvres . Les interprètes italiens sont favorisés mais il y a de nombreuses exceptions. La version conduite par Christophe Rousset du Capricciosa Correta du même Martin y Soler, œuvre qu’il a retrouvée, est un pur délice, un enchantement. A cette liste très restreinte et incomplète , il convient d’ ajouter les oeuvres des compositeurs non italiens qui ont choisi de s’ exprimer , comme le public l’ exigeait alors , dans le style napolitain. Il s’agit notamment de Gluck et de Mozart , suffisamment connus pour qu’ on n’ ait pas à présenter leurs œuvres , mais aussi de beaucoup d’ autres . Haendel est également avec Hasse , un exemple d’ Allemands composant des Opéra italiens en Italien mais il ne relève pas du genre Napolitain. Il ne faudrait pas oublier non plus les Italiens Galuppi , Jomelli , Sacchini , Mosca , Zingarelli , Sarro , Anfossi , Guglielmi … Tous célèbres en leur temps . L’Opéra était la folie du 18ème Siècle. Un peu comme le Cinéma en salle, avant la Télévision. S’il fallait donner un ordre préférentiel, point de vue personnel, après avoir écouté plus de 40 CD et particulièrement toutes les œuvres citées à de nombreuses reprises et pour certaines jusqu’ à 15 ou 20 fois, voici une proposition : 1- le Barbier, 2- la Cecchina, 3- Una Cosa Rara, 4-la Molinara, 5-le Serve Rivali, 6- Nina, 7- l’ Américano, 8- Socrate Imaginaire, 9- le Donne Rivali, 10-Le Mariage Secret, puis tous les autres. Œuvres célèbres en leur temps mais non rejouées et enregistrées ou dont le tirage a été épuisé : la Molinarella de Piccinni, IL Re Teodoro in Venezia de Paisiello, l’Arbre de Diane de Martin y Soler avec un livret de Da Ponte, dont il parle dans ses mémoires. Alain Goldfeil 11 rue Roger Salengro 92120 Montrouge
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